dimanche 23 août 2015

La retraite du Ironman

J'ai retrouvé mon statut Facebook du 21 août 2013. Ça semblait sans équivoque.

Je confirme ma retraite du ironman. La magie n a pas opérée cette année avec pas beaucoup de fun et une chaleur difficile (j ai même perdu 10lbs). J ai au moins eu du fun au marathon et été capable de pousser plus que l an dernier et j ai amélioré de beaucoup mon classement. Merci aux supporteurs incluant familles, chickens et bénévoles en or. Je vais maintenant me concentrer sur des demi ironman et marathons, mon épreuve préférée!

Julie et moi sommes devenus parents près de 1 an après cet Ironman et j'étais vraiment ailleurs dans ma tête et dans le sport. Mais j'avais un goût amer des Ironman en ayant terminé sur une mauvaise note le dernier alors que j'avais pourtant adoré ma première expérience. J'avais également un sentiment de ne pas être allé jusqu'au bout. Je me posais parfois la question à savoir si je pouvais avoir de l'énergie jusqu'à la fin, ça ressemblerait à quoi un Ironman? J'ai également de l'orgueil et je trouvais ça plate de terminer avec un Ironman de 11h04. Même si c'est par une grande chaleur sur un parcours difficile, c'est quand même plate de ne pas être en-dessous des 11h par 4 minutes. Surtout que c'est une idée stupide de boire un Boost avec des produits laitiers en plein milieu d'un marathon qui m'a envoyé aux toilettes pour plus de 4 minutes...
 
L'occasion de sortir de ma retraite est survenue autour des Fêtes en 2014, alors qu'Hélène, avec qui j'avais d'ailleurs fait mon premier Ironman, nous a offert à Julie, Mathéo et moi de partager un chalet qu'ils avaient acheté près de Mont-Tremblant. J'allais également débuté un congé de paternité de 5 mois en mars 2015 et Mathéo était le bébé le plus heureux au monde à faire ses siestes pendant que papa courait avec lui dans son Chariot ou skiait avec lui.

J'en ai beaucoup discuté avec Julie qui avait peur de l'entraînement que ça demande. J'ai convaincu Julie qu'elle ne verrait pratiquement pas de différence comme je souhaitais m'entraîner avec une méthode minimaliste qui demande moins d'heures d'entraînement mais plus d'intensité, une formule parfaite pour un papa!

Pour les intéressés, mon inspiration:

http://robbwolf.com/2012/09/21/10-ways-ironman-triathletes-avoid-chronic-cardio-self-destruction
 
Je me suis donc inscrit à la fin janvier en décidant d'en parler uniquement à ma famille et à demander à tout le monde de garder ça confidentiel. Je souhaitais me concentrer sur mon prochain marathon en mai et j'avais également peur du jugement des autres de voir un jeune père s'entraîner pour un Ironman. Dans la tête des gens, ça prend 20-25 heures par semaine d'entraînement pour un Ironman.

J'avais toujours en arrière-pensée que j'allais faire un Ironman au mois d'août mais je n'y pensais jamais beaucoup au cours des prochains mois. Une étape à la fois. J'ai fait beaucoup de courtes sorties de ski de fond et j'ai terminé avec un superbe temps une course difficile de 45km dans le Parc de la Mauricie la semaine suivant le demi-marathon hypothermique de Montréal où j'avais terminé 12e. Je réalisais que mes entraînements avec Mathéo étaient très payants et que je pouvais me concentrer sur l'intensité au lieu de l'endurance.

Au cours de l'hiver, j'ai fait du spinning seul ou avec Julie environ 1x par semaine lorsque Mathéo était couché pour 45 minutes intenses en moyenne. J'allais également nagé 1-2 midis par semaine tout en intervalles au YMCA avec Isabelle des Chickens. Je courais 1-2 midis, toujours avec la même intensité, sur l'heure du lunch, et je cumulais ainsi environ 7-8h d'entraînement par semaine, sans affecter la qualité de vie familiale.

Suite à mon marathon du mois de mai, j'ai fait mon coming-out sur Facebook comme je débutais mes entraînements spécifiques au Ironman au début juin. En fait, mon programme était très simple et ressemblait à ceci pendant mon congé parental pour le mois de juin pour 12h d'entraînement par semaine lorsque nous étions au chalet durant le week-end et 10h d'entraînement l'autre semaine où nous n'étions pas au chalet:

Première sortie de vélo avec Mathéo à Tremblant! 20km/h de moyenne pour 22km...avec un frein collé!


Lundi: Repos
Mardi: 1h15 d'intervalles avec Mathéo en course à pied au Parc Maisonneuve le matin, vélo (3h) avec CCCP et course à pied (15 minutes) en soirée
Mercredi: 1h d'intervalles à vélo avec Mathéo au Parc Maisonneuve, 1h de natation en soirée
Jeudi:Repos
Vendredi: Course relax avec Mathéo au chalet (45 minutes)
Samedi: 3h de vélo au chalet, course de 30 minutes, natation de 1h en lac
Dimanche: 1h30 de course au chalet, souvent 1h avec Mathéo et 30 minutes sans Mathéo

Lorsque nous n'étions pas au chalet les week-end, je faisais simplement de courtes sorties intenses à vélo ou à la course à pied au cours du week-end.

En juillet, c'était sensiblement la même chose sauf que le mardi soir devenait de la nage en eau libre avec mon club de triathlon suivi par du vélo sur le circuit de formule 1 et une courte course à pied (et pas de natation le mercredi soir).  Les samedis, j'effectuais une sortie de vélo un peu plus longue (4h) et une plus longue sortie de course à pied le dimanche (2h). Je m'entraînais ainsi une quinzaine d'heures par semaine.

Mes entraînements se passaient très bien, j'avais eu un excellent triathlon Olympique à la fin juin à Victo et en juillet j'ai eu la chance de faire quelques longues sorties de vélo sur le parcours du Ironman avec les autres athlètes des Chickens qui étaient également inscrits. Je partais généralement du chalet pour optimiser mon temps versus prendre la voiture pour les retrouver au village touristique.

Arrivée de mon triathlon Olympique à Victo...test de condition physique réussi!


J'ai terminé mon entraînement avant 2 semaines de vacances où nous sommes finalement restés au chalet tout ce temps. Je faisais du maintien avec un peu d'intensité en accompagnant Julie avec Mathéo lors de ses intervalles de course à pied pour son demi-marathon à venir en octobre ou lorsque nous allions à la plage en vélo avec Mathéo (50km avec quelques côtes difficiles avec un chariot double!).




Après une semaine de repos à Montréal où Mathéo était en intégration à la garderie (le porter à vélo était mon entraînement!), nous sommes repartis vers Tremblant pour le Ironman. Toute la logistique entourant le Ironman devenait un peu plus complexe avec un bébé (heures spécifiques pour l'enregistrement des athlètes, pour aller porter son vélo, ses sacs de transition, etc.) mais Julie était prête et Mathéo était super collaborateur.

Dernière course en famille avant le grand jour!


Mes entraînements la semaine avant le Ironman!


Vélo prêt pour le lendemain.


J'étais très calme avant le Ironman. J'avais la même attitude que lors de mon dernier marathon de Boston en étant ici pour m'amuser, savourer le moment et ne pas me mettre trop de pression. C'est certain que je souhaitais au minimum faire moins de 11h et avec une météo normale je me voyais même terminer entre 10h30 et 10h45. Lorsque la canicule fut confirmée, je me suis rabattu sur mon objectif de 11h sans me mettre trop de pression et trop en parler.



La veille du Ironman, une lente crevaison a généré un peu de stress mais je l'ai oublié au bar de l'auberge de jeunesse où j'ai pris une bière avec mes supporteurs! :-)



J'ai seulement dormi 4h cette nuit-là car il faisait beaucoup trop chaud dans notre chambre, mais en tant que papa, j'avais déjà traversé de courtes nuits comme ça et j'étais en pleine forme et d'excellente humeur le matin même.

Journée du Ironman

Dans la van de l'auberge de jeunesse qui nous amène à la zone de transition à 5h du matin, je suis le p'tit farceur de la gang. Je rappelle aux autres athlètes que c'est comme une grosse journée au bureau, mais sans climatisation, avec un peu de temps supplémentaire, et une bière bien méritée à la fin de la journée! La van nous débarque et je crie Yahoo avec un gros sourire fendu jusqu'aux oreilles.

Je finalise tout de suite la préparation de mes sacs et je retrouve 2 Chickens pour me marquer dans la zone de transition avant de retrouver les autres Chickens avec leurs crêtes de coq! C'est le temps des grosses accolades et de m'ajouter de la crème solaire avant de me diriger vers le lac. Je rejoins Julie en chemin qui a couru les 3km à 6h du matin avec Mathéo dans sa poussette de ville!







On s'embrasse et je me dirige vers la plage pour m'activer un peu à la natation pour ne pas chercher mon souffle pendant les premières minutes du Ironman. Je m'inquiète un peu car j'ai oublié d'apporter du Gatorade dans ma bouteille d'eau et je bois de l'eau seulement depuis la dernière heure, moi qui fait de l'hypoglycémie. Une supporteur du club de triathlon Fort Chambly m'offre une barre de fruits et je sens que ce sera parfait. Je m'active un peu dans l'eau et j'en profite pour observer le beau paysage et le départ des pros. Je suis tellement en contemplation que je réalise un peu tard que ma vague de départ est prévue...dans 1 minute! Je sors de l'eau à toute vitesse et marche rapidement vers le départ. Je croise JF Bouchard, un ancien Chickens avec lequel je nageais à ma première année avec les Chickens. Nous étions 4 roches dans notre corridor des plus lents...je suis resté lent mais celui-ci nage très bien maintenant. Heureusement que j'ai mon Wetsuit...même plein de gros trous il me permet de bien m'en tirer.

6:45: C'est un départ!

Je suis excité mais confiant et je me lance à l'eau en criant! Je prévois compléter les 3,8km de natation entre 1h10 et 1h16 mais je n'ai pas d'objectif précis car je veux surtout être efficient et dépenser le moins d'énergie possible et ne pas utiliser mes jambes. J'y vais donc confortable, en suivant parfois d'autres nageurs, parfois non, en nageant plus ou moins en ligne droite et en tombant quelques fois dans la lune, réveillé par les autres nageurs qui m'accrochent. Je fais une nage correcte et je pense être plus près de 1h16 que 1h10. Je sors de l'eau et je suis surpris de voir l'heure car je crois que ça me donne 1h12, ce qui serait mon meilleur temps (1h16 et 1h13 dans le passé). J'apprendrai après la course que ce fut finalement 1h14. Je suis très content car je sens mes jambes fraîches en sortant de l'eau et que j'ai très peu dépensé d'énergie pour cette portion de la course.

En sortant de l'eau, je salue une supporteur (Manon) et je tombe en pleine face sur le tapis de la sortie! Je pars à rire, je me relève et je continue ma course pour me faire enlever mon Wetsuit et me diriger vers la tente de transition. Je reconnais rapidement plusieurs personnes qui crient mon nom et je lève les bras en leur direction.



Dans la tente de transition, je suis surpris de voir JF devant moi. Il est reconnu pour prendre VRAIMENT son temps dans les transitions mais ça m'indique quand même que ma nage ne devait pas être trop mal. Je fais (enfin!) une transition rapide, retranchant 2 minutes à mes transitions des dernières années.

Je pars heureux sur le vélo, en ayant des jambes fraîches et en sachant que j'ai déjà près de 5 minutes d'avance sur mes temps précédents. Je me suis entraîné sur le vélo pour être constant et être capable de garder le même effort sur les 2 boucles. Je dois être sage sur la première boucle de 90km et je dois également m'asperger régulièrement d'eau et bien manger. C'est dans la 2e boucle de vélo que mes 2 Ironman précédents se sont gâchés. J'espère faire au moins le même temps que la dernière fois (5h46) mais idéalement en bas de 5h40.

Je roule confortablement pendant la première boucle et je m'assure de respecter mon plan: à chaque station d'aide qui sont environ aux 30km, je prends une bouteille d'eau, boit qq gorgées, me vide la moitié de la bouteille sur la tête et sur le corps et je prends une bouteille de Gatorade que je boirai qq gorgées à la fois pour la prochaine heure. À mi-chemin entre les stations d'aide, je m'asperge à nouveau avec le reste de la bouteille d'eau. Je prends un gel, une capsule de sel et environ une demi-barre à chaque heure. Je suis super heureux de mes nouvelles barres et gels: une barre aux arachides et caramel Powerbar (un festin!) et des gels au caramel et sel Gu (miam!).

Au tout début du parcours de vélo.


La première boucle de vélo se passe très bien et même s'il fait chaud, il y a beaucoup de nuages et je complète la première boucle en 2h41. C'est un peu vite mais ça ressemble à mon temps des dernières années (2h40). Et j'ai vraiment du fun. J'asperge souvent les bénévoles qui me tendent les bouteilles d'eau, j'essaie de déjouer les gardiens de but où nous tirons nos bouteilles vides et lorsque je passe devant la foule à St-Jovite et près de la zone de transition, je touche mon oreille en levant le bras pour signifier à la foule qu'on ne l'entend pas.

Ma vitesse diminue dans la deuxième boucle mais mon effort demeure le même. Je suis positif car il n'y a pas plus de cyclistes qui me dépassent que lors de la première boucle. À l'arrivée des côtes dans Duplessis, je suis surpris à ressentir des crampes dans les quadriceps, ce qui ne m'est jamais arrivé. Je serre les dents en espérant ne pas cramper complètement avant la fin du vélo et ça reste finalement OK. Je suis super content de mon temps final: 5h37.

Je fonce vers la zone de transition, croise des supporteurs et tape dans les mains de Véro et Réjean et je m'asseois pour changer de souliers. Merde, ma cuisse droite crampe solidement à 2 reprises!

À la sortie du vélo, en direction de la tente de transition pour le marathon.



Une fille de l'équipe médicale est à côté de moi et je lui demande conseil. Elle me demande si je souhaite poursuivre l'Ironman. Certain! Elle me dit qu'un masso pourrait me faire un massage de 2-3 minutes. Trop long! Elle me convainc que ça ne changera pas grand chose à mon temps final. Humm..je ne pense pas que j'aurai des problèmes à la course à pied malgré cette crampe mais si jamais j'ai un problème plus tard, je n'aurai sûrement pas accès à un masso aussi rapidement et je pourrai courir l'esprit libéré. J'accepte. Ça me fait une pause de 2 minutes couché pendant que le masso dégage un peu mon muscle.

Je me lève, remercie les bénévoles et je débute mon marathon, en sachant que j'ai une quinzaine de minutes d'avance, donc un marathon juste en bas de 4h me donnerait mon 11h. Mais c'est plutôt autour de 3h45 que je vise avec cette chaleur (3h30 pour météo normale). Je dois donc courir à 5 minutes le kilomètre et ça me laisse une quinzaine de minutes pour compenser mes arrêts pour m'asperger ou aller aux toilettes. Ayant déjà couru 1h à ce rythme avec Mathéo dans les côtes autour du chalet à Tremblant après 5h de vélo (ma plus grosse journée d'entraînement), je sais que je peux tenir ce rythme.

Je croise tout de suite les Chickens au début du parcours et mes 15 premiers kilomètres vont super bien. Je cours en plein contrôle à 4m55 en moyenne et mes pulsations cardiaques sont très basses malgré la chaleur (entre 140 et 148, ce qui correspond normalement à un jogging relax). Je ne veux pas aller plus vite car il fait très chaud...et parce que c'est long un marathon! Je dépasse énormément de coureurs et les seuls qui me dépassent sont les pros! Je suis vraiment dans mon élément.

           Avec tout ce qu'ils ont fait pour moi, pas le choix de m'arrêter embrasser Julie et Mathéo au début du marathon.


Je ralentis légèrement à chaque station pour m'asperger d'eau dans le visage, le cou, la poitrine et les bras, boire un peu et mettre de la glace dans ma casquette et dans mon dos. Je bois également dans mes bouteilles entre les stations. J'essaie de retarder le plus possible le moment où je devrai marcher ou m'arrêter pour la première fois (et pisser!).  Je convainc mon esprit et mon corps de retarder toujours ce moment. J'essaie de compléter la première boucle (demi-marathon) avant cet arrêt, mais autour de 15km, j'ai vraiment envie et je sens que je commence à avoir pas mal chaud. Je m'offre donc le luxe d'une longue pause-pipi et d'un arrêt à une station pour m'asperger de 2 bouteilles d'eau sur la tête.

Les kilomètres suivants, sur la route en vallons, en plein soleil et sans supporteurs connus, sont difficiles alors que j'ai toutes les difficultés à ne pas surchauffer. Je réussis encore à courir sous les 5m le kilomètre mais je dois m'arrêter un peu plus longtemps pour m'asperger solidement d'eau. Lorsque je croise un résident avec une housse à eau, je m'arrête carrément quelques secondes pour qu'il m'arrose tout le haut du corps.

Je me sens un peu mieux à l'approche des côtes à la fin de la première boucle, sachant en plus que je retrouverai mes supporteurs. Je franchis sans difficultés les grosses côtes qui ne sont rien en comparaison avec celles dans lesquelles je me suis entraîné avec le Chariot au cours des derniers mois! Je cours quelques mètres avec une pancarte en l'honneur de Julie Gaudreau qui n'a pas pu prendre le départ à la dernière minute en raison d'une fracture à la hanche. Ma pancarte la fait sourire: Hanche à vendre: 750$ (le prix de l'inscription au Ironman).

Je prends quelques caspules de sel supplémentaires dans mon sac de ravitaillement personnel et je termine ainsi la première boucle. Je suis exactement dans mes temps mais je sais que le demi-marathon à venir sera très difficile.

Et c'est ce qui arrive. Je n'ai jamais fait quelque chose d'aussi difficile de ma vie. Conserver ma vitesse et me forcer à ne JAMAIS marcher est super difficile, car il fait 35 degrés en plein coeur de l'après-midi et parce que le 3/4 des coureurs marchent maintenant. Je dois constamment prévenir que je passe à gauche, au centre ou à droite de coureurs. Chaque station d'aide est une récompense. Mes jambes demeurent cependant solides, je n'ai aucune douleur et j'ai encore du fun avec les bénévoles, faisant des blagues avec eux et les remerciant régulièrement. J'y vais un kilomètre à la fois et je regarde souvent ma montre pour m'encourager. Si je maintiens ce rythme, je devrais être capable de compléter mon Ironman en moins de 11h.

            Vidéo filmée par Bart qui montre bien à quel point la grande majorité des coureurs deviennent des marcheurs.


C'est en approchant du village touristique, à 2km de la ligne d'arrivée, que je sais que je vais atteindre mon objectif de 11h...en ayant eu du fun en plus (objectif premier!). J'ai même réussi à accélérer avec 5km à faire et je ne m'arrête plus aux stations d'aide, je ne fais que boire et m'asperger d'eau et de glace en courant. Arrivé aux dernières montées dans le village, je croise Julie qui me remet Poupou, la mascotte de notre club. Je brandis Poupou dans les airs et je crie, super fier de moi. Je suis euphorique pour les derniers 500 mètres à franchir. Je franchis la ligne d'arrivée les bras dans les airs et je m'arrête directement dans les bras de Stéphane, bénévole-médical à l'arrivée. Je suis tellement heureux.

Je n'avais pas regardé ma montre récemment et je suis surpris de savoir que j'ai complété le Ironman en 10h50. Je pensais être beaucoup plus près de 11h. Je suis complètement exténué et je reste une bonne vingtaine de minutes à avoir de la difficulté à bouger et me sentir étourdi et très fatigué. Les bénévoles du médical sont de vrais anges et ils s'occupent beaucoup de moi. Vincent m'aide également à m'apporter un peu de nourriture et à trouver Julie qui a la permission de venir s'asseoir et manger avec moi. On en profite pour souper sur place avec Mathéo comme j'ai terminé ma course juste à temps pour son heure de souper!

J'ai terminé juste à temps pour l'heure du souper de Mathéo!


J'apprendrai par la suite que j'ai terminé 203e sur plus de 2 200 athlètes cette journée-là et que je suis 33e dans mon groupe d'âge. Lors de mes Ironman précédents, avec beaucoup plus d'entraînements et des températures moins chaudes, j'avais terminé 492e et 340e pour la 100e place et 61e place de mon groupe d'âge.

Je peux donc retourner à ma retraite en paix et me concentrer sur ce qui est mon plus gros défi sportif: réussir à courir un marathon en moins de 3h! Prochain essai à Toronto dans 2 mois!